Perdido

Claude Farge

Perdido

Amérique du Sud. 1928.
Antonin, médecin français, doit fuir à la suite d’une tragique erreur médicale. Grâce à un ami, il trouve refuge dans une ferme isolée tenue par une famille indienne, les Mononga.

Afin de les remercier mais surtout pour passer le temps, Antonin décide de lire la Bible à ses hôtes. Au même moment, un violent orage éclate, plongeant les Indiens dans un profond désarroi.

Mais Antonin est bientôt rattrapé par son passé… Les Mononga aideront-ils celui qu’ils regardent désormais avec une admiration mélée de crainte ?

Scénario et Réalisation : Claude Farge
Production : Pierre-François Bernet

Musique originale, piano : Olivier Calmel

Solistes
Piano : Laurent Durupt / Bandolin et Guitares : Julien Régnier
Violon : Florian Maviel / Violoncelle : Héloïse Luzzati

Orchestre
Violons 1 : Samuel Nemtanu (solo), Oriane Carcy, Karen Jeauffreau , Khoa Vu Nguyen
Violon 2 : Nadim Garfi (solo), Isolde Ferenbach, Cyrille Metivier, Samuel Leloup
Alti : Agnes Bodnar (solo), Thomas Aubry , Jean Baptiste Aguessy
Violoncelles : Héloïse Luzzati (solo), Morgan Gabin , Elise Robineau
Contrebasse : Benoit Levesque

Direction : Mathias Charton
Direction Artistique : Richard Bois
Régie Star Pop Orchestra : Christophe Eliot

Ingénieur du son : Thomas Vingtrinier
Assistants : Aude Baudassé,  Alexandre Aguiar, Nicolas David et Rodolphe Phelouzat

Interprètes principaux : Grégory FitoussiGérald Laroche

33 min – 35 mm scope – 2.35 – Couleur – Stéréo DTS / Moyen métrage fiction / Durée : 33 minutes

Dialogues: Français / French – Sous-titres / Subtitles: Anglais / English

Avec le soutien du Conseil Régional de Poitou-Charentes, du Cosip (CNC), de la Procirep et de l’Angoa et de la SACEM
Préachat : 13ème Rue

Année de production : 2010 – Production : Butterfly Productions

Note d’intention de l’auteur

« Le Livre de Marc », c’est celui que lit Antonin à ses hôtes indiens, le soir près du feu : l’évangile selon Marc. Mais c’est aussi, dans un mouvement de mise en abîme, l’histoire vécue par Antonin lui-même. Ce parallélisme, j’ai voulu l’intégrer à la structure même de l’histoire.

Ainsi le scénario multiplie les symboles qui ne se révèleront pas à la première lecture : l’agneau, la jeune Indienne comme Marie Madeleine moderne, le pain rompu…

Si la fin reste surprenante, c’est que nous n’aurons suivi au cours du film qu’un seul point de vue : celui d’Antonin. Tout comme le héros, le spectateur ne possède pas les clés d’interprétation pour anticiper les événements.

Pour moi, la force de toute histoire, qu’elle soit littéraire ou cinématographique, réside essentiellement dans la question du point de vue. Les spectateurs sont tributaires autant de ce qu’ils voient que de ce qu’ils ne voient pas. Tout comme Antonin, le héros du « Livre de Marc », dont la compréhension du monde est limitée par son filtre culturel.

« Le livre de Marc » se propose de porter un regard symbolique sur la difficile rencontre entre deux cultures et sur le pouvoir de persuasion, parfois dangereux, des histoires.

Traitement

La réalisation du « Livre de Marc » ne montrera que le point de vue d’Antonin afin que nous soyons désemparés, comme lui, par la culture indienne, si différente de la nôtre.

L’évolution psychologique du protagoniste sera perceptible dans son rapport avec les immensités entourant la ferme des Indiens. Le 35mm cinémascope nous permettra ainsi d’insister sur la place occupée par Antonin et cette terre étrangère dans le cadre.

Au début, nous privilégierons les plongées et les longues focales afin de souligner sur le découragement et l’enfermement du héros. Puis progressivement, lorsque Antonin se fera accepter, nous utiliserons des plans à hauteur d’homme. Inversement, dans la dernière partie du récit, nous aurons recours aux contre-plongées et courtes focales, jusqu’à ce qu’Antonin partage le cadre avec le ciel…

Les séquences nocturnes en intérieur devront établir un contraste saisissant avec les scènes de jours. Ces moments, plus « mystiques », se déroulent en effet à la seule lueur du feu. La photographie s’inspirera alors du clair obscur, si cher aux grandes peintures religieuses du XVII° siècle.

Pour finir, une grande attention sera accordée aux décors et aux costumes. En effet, nous symboliserons le « choc » de ces deux cultures par un choc graphique. L’univers d’Antonin, occidental et intellectuel, sera celui de la ligne droite. Celui des Mononga, ancestral et sensitif, sera celui de la ligne courbe. Tout au long du récit, nous pourrons donc suivre ce combat souterrain, qui se soldera par la « victoire » de la ligne droite (l’ultime symbole n’est-il pas le croisement de deux de ces lignes).
Victoire de l’ Occident, donc. Mais à quel prix ?