Création Salle Jacques Brel par l’Orchestre d’Harmonie de Pantin sous la direction de Laurent Langard

Un engagement solidaire aux côtés de l’ONG Eau Vive et des Sahéliens, ou comment l’accès à l’eau change le monde.

I – CHOISIR

Comment définir l’engagement ?
L’ouverture nous entraine dans un monde chaotique, désemparé, violent, … Un monde qui provoque en nous le besoin de s’engager et d’unir des forces vives autour d’un projet d’avenir. Parce que l’eau est l’élément indispensable pour vivre, défendre le droit à l’eau semble prioritaire.

II – BATIR

Quelles actions reflètent cet engagement ?
Bâtir pour que l’eau soit une réalité pour tous, ne se limite pas à creuser des puits. Bâtir c’est  travailler de concert avec tous les acteurs et prendre le temps nécessaire pour que cette construction soit assurée de solides fondations.

III – VIVRE

Quelles évolutions sont perceptibles, ici et là-bas ?
Vivre, c’est ce qui devient possible lorsque les hommes et les femmes peuvent enfin boire et se laver chaque jour. Vivre, c’est faire des projets d’avenir et  mettre tout en œuvre pour les réaliser…  une école, un dispensaire, un potager… vivre, c’est aussi être ensemble, solidaire et participer ainsi à l’élaboration d’un monde plus juste.

Eau Vive - Orchestre Pantin

I – CHOISIR
Engagement (lecture)

La musique est souvent associée au plaisir et à la détente. Ce soir, Olivier Calmel et l’orchestre de Pantin lui donne une autre dimension : Progrès et Solidarité.
Progrès pour ces hommes et ces femmes en Afrique qui se battent pour vivre dans des conditions humaines dignes du 21° siècle.
Pour ces jeunes qui n’ont d’autre choix que de prendre des pirogues qui les emmènent vers un avenir très incertain.
Pour ces femmes qui mettent au monde leurs enfants dans des conditions d’hygiène et de santé précaires.
Pour ces fillettes qui marchent de longues heures pour puiser une eau rare et ne sont de ce fait pas scolarisées.
Solidarité pour une Afrique qui se bat au quotidien, une Afrique inventive, pleine d’énergie. Une Afrique en marche.

Cette Afrique là, n’est que trop rarement montrée, mais elle  existe et Eau Vive la connaît bien. Depuis plus de 30 ans, elle a accompagné 2 millions d’hommes et de femmes au Sahel dans leur volonté de changement. Des hommes et des femmes qui refusent d’être oubliés ou pire d’être assistés. Des hommes et des femmes qui veulent progresser et construisent chaque jour leur développement.
Cette Afrique là, quel trésor, quelle profonde humanité, quelle leçon de courage pour nous autres, chanceux du développement, nés par hasard du bon côté de la planète.
Mais combien de gens en Afrique et en France n’y croient toujours pas ? Combien de gens ont peur de l’autre, peur de s’engager, peur des pauvres, peur de la solidarité, peur de ce que les Autres peuvent donner, peur de tout. Et qui préfèrent cultiver leur petite rente personnelle plutôt que de partager, connaître, apprendre.

Olivier Calmel et l’orchestre de Pantin jouent ce soir pour les, pour nous réveiller tous. Pour leur donner, pour nous donner confiance dans l’Afrique qui bouge, dans la France qui partage. La solidarité ce n’est pas si compliqué : il faut juste goûter au plaisir de donner et de recevoir.
Place à la deuxième partie qui s’intitule « Bâtir » et j’espère que nous bâtirons, tous ensemble, un monde plus juste et solidaire.

II – BATIR
Témoignage (lecture)

Un village sans point d’eau ! En France on ne l’imagine même plus et pourtant, en Afrique, c’est fréquent.
Dès que vous quittez les capitale des pays du Sahel et que vous conduisez dans la brousse, vous allez tout au long de votre chemin croiser des femmes qui marchent… elles marchent tenant en équilibre sur leur tête des bassines, des seaux, des calebasses remplis d’eau…..
D’où viennent elles ? Où vont-elles ?…
Vous aurez beau scruter l’horizon,  vous ne verrez aucune habitation, seulement une terre aride et, les unes derrières les autres, ces femmes qui marchent

Oui l’Afrique marche…. Aminata, une jeune mère sénégalaise me racontait qu’avant l’installation d’un puits dans son village, avoir de l’eau c’était un calvaire. Les femmes ont un mot pour cela : la corvée d’eau. Elle partait pour trouver un point d’eau et passait souvent la nuit à attendre son tour pour puiser ce précieux liquide.
A l’aller, la marche était longue, mais au retour, sous les poids des seaux pleins, le chemin comptait double et pourtant elle ne ramenait que la ration quotidienne pour boire, cuisiner, arroser les quelques légumes qu’elle tentait désespérément de faire pousser… S’il lui restait un peu d’eau, elle pouvait enfin se laver.

Aujourd’hui, tout à changé pour Aminata et ses amies du village… elles ont « le robinet » et c’est la vie tout à coup. Elles ont une eau saine, là, juste à côté de leur maison, une eau claire. Une eau pour boire, manger, se laver chaque jour, quel luxe !
Bien sûr elles ont appris que l’eau ce n’était pas gratuit, il faut prévoir l’entretien, et parfois la panne de la pompe, donc l’argent pour payer le réparateur, mais c’est normal. Tout le village s’est réuni.  Les habitants ont discuté, réfléchi, discuté encore pour trouver le juste prix de cette eau, pour que chacun y ait accès,  pour répartir les responsabilités de chacun… Quelle grande leçon de démocratie !
Aujourd’hui Aminata a plus de temps. Du temps pour s’occuper de son jardin qui donne suffisamment de légumes riches en vitamines, « riches à la santé de ma famille » comme elle dit, un temps précieux qui lui permet de se rassembler avec toute la communauté pour parler de ce qu’il faut faire pour que  le village évolue… un centre de santé, apprendre une nouvelle technique de culture, suivre des formations pour mieux vendre ses produits au marché…. Du temps pour regarder sa fille faire ses devoirs le soir. Du temps pour rire avec son dernier né, Du temps pour vivre !
Oui Aminata marche toujours, mais elle marche vers le développement et elle n’a pas l’intention de retourner à la case départ. Merci Aminata de m’avoir laissé marcher à tes côtés.

III – VIVRE